• Mars 2023

    • Mardi 14 18:30 - 20:30
Maison des écritures et des revues
9, rue François Debergue 93100 Montreuil
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    • Mardi 14 18:30 - 20:30
Maison des écritures et des revues
9, rue François Debergue 93100 Montreuil

Séminaire de la division politique

Séminaire de philosophie politique

Séminaire de philosophie politique

La Parole Errante accueille chaque année le séminaire de philosophie la division politique.

La cinquième séance du séminaire "La division politique" aura lieu mardi prochain, le 14 mars, à 18 h 30 (salle de la MER).
Elle sera prise en charge par Fabrice Goyi et aura pour titre : « Afropessmisme et subjectivation politique : pensée le rapport entre politique et violence depuis une position de corps dégradé ».
Les séances sont libres d'accès et vous pouvez venir ponctuellement ou régulièrement, même sans avoir suivi les séances précédentes.
Vous trouverez ci-dessous un résumé de l'intervention. Un lien pour suivre en visio le séminaire peut être envoyé sur demande par mail à divisionpolitique(at)proton.me.

« Afropessmisme et subjectivation politique : pensée le rapport entre politique et violence depuis une position de corps dégradé ».

Cette séance du séminaire “figures de la division politique” s’intéressera à l’ensemble des théories iconoclastes élaborées par les penseur.euses afropessimistes. Ce courant qui tire son inspiration aussi bien des Critical Race Theory, des théories féministes noires peu traduites en France, que de la philosophie politique de Giorgio Agamben pense de manière originale le rapport entre race, genre et classe d’un point de vue noir au sens où il permet de contester la pertinence de ces catégories et leur articulations telles qu’elle est portée par le langage des sciences sociales.

En effet, l’originalité de l’afropessimisme, c’est qu’il n’est pas une sociologie qui se charge de négocier avec l’existant, ni une philosophie politique de l’émancipation mais une ontologie politique qui se donne pour projet de se représenter et d’habiter l’abîme de la question noire. L’anti-noirceur y est décrite comme un procès de déshumanisation nécessaire à l’existence même de la société. Ce procès de déshumanisation repose d’une part la violence gratuite exercée sur les corps noirs, d’autre part sur le plaisir ressenti par celles et ceux qui exercent cette violence. Pour paraphraser Franck B. Wilderson, les personnes blanches ont besoin de la violence anti-noir pour savoir qu’elles sont en vie.

Cette violence et ses racines libidinales sont également au cœur des grammaires de l’émancipation portée traditionnellement par la gauche : Si il y a mésentente à l’intérieur de la société sur ce qui a été perdue et ce qui doit être retrouvé, tout le monde s’entend sur l’abjection de la position occupée par les descendants d’esclave. Après tout « 1 jour de la vie d’un citoyen vaut 100 ans de la vie d’un esclave ». Le pessimisme noir porte ainsi sur la capacité de la société blanche à dépasser sa négrophobie en se réparant depuis une extériorité-intérieure, grâce à l’accession d’une classe jadis aliénée à l’universel. Pour les penseur.euses afropessimistes la seule issue est la fin du monde.

Ainsi, l’afropessimisme redéfinit les paramètres de la conflictualité sociale, mais offre encore peu de débouchée stratégique. Mais c’est justement les paramètres que cet ensemble d’écrits et de débats contemporains dessinent qui doivent attirer toute notre attention. Car ces paramètres sont ceux des luttes noires contemporaines, qui sont des luttes pour la libération noire en premier lieu, mais aussi des luttes pour la fin du monde de la mise au travail au sein des métropoles ségréguées. Mais ce sont des luttes confrontées systématiquement à une violence gratuite – celle de la guerre raciale portée par les suprémacistes blancs. Nous essaierons donc de comprendre le rapport entre ontologie, politique et violence à partir également de la pensée-de-lutte élaborée lors du soulèvement américain de 2020, au sein duquel tous les insurgés ont étés confrontés directement à la problématique de la violence.

icône prixEntrée libre
icône horaireMardi 14 mars 2023, 18h30
icône lieuMaison des écritures et des revues, 9, rue François Debergue 93100 Montreuil