De l’autonomie locale à la coordination planétaire: quelles stratégies pour l’écologie politique ?
Georgia O'Keefe
Le café librairie Michèle Firk, la Parole Errante Demain et d’autres camarades proposent une discussion avec Alyssa Battistoni, théoricienne et militante américaine, autrice de « A planet to win – why we need a new Green Deal ».
Plus de deux ans après le début de la pandémie, les crises socio-écologiques s’enchainent à une vitesse inédite – territoires rendus inhabitables par les inondations et vagues de chaleurs au Pakistan, les pénuries d’eau obligeant à l’arrêt de centrales nucléaires en France, l’explosion des prix à l’échelle mondiale, la destruction de l’infrastructure énergétique en Ukraine à l’approche de l’hiver, etc.
Comme l’a confirmé la création purement performative d’un fonds sans moyens « lost and damage » destiné à fournir une aide matérielle aux populations les plus vulnérables lors de la COP27, la stratégie d’une adaptation capitaliste à la crise, par le double prisme du renforcement sécuritaire et de la profitabilité verte, semble poursuivre sa marche triomphale.
Comment, dès lors, tracer des voies de résistance entre impératifs d’autonomie territoriale et nécessité de coordination translocale, voire planétaire, sans tomber dans l’opposition stérile entre localisme autonome et centralisme planificateur de l’État ? Comment naviguer entre le nécessaire démantèlement luddiste de certaines infrastructures techniques et la volonté de leur réappropriation collective : quels moyens de production faut-il communiser, lesquels faut-il détruire ?
À partir d’un échange avec la théoricienne et militante américaine Alyssa Battistoni sur l’état des lieux de l’écologie politique aux USA et en France, nous aimerions discuter collectivement des échelles et instances pertinentes pour sortir du chaos climatique, en posant également la question des stratégies (autonomie locale, prise de pouvoir), tactiques (désobéissance, sabotage, manifestation, occupation de territoires, grèves ouvrières et pour le climat), imaginaires (techno-utopies ou alliances interspécifiques), et subjectivités collectives (travailleueuses « eds and meds », les ouvrier·eres des industries fossiles, …) dont nous avons besoin aujourd’hui. Battistoni est chercheuse en théorie politique aux États Unis, et elle mobilise des outils marxistes et féministes pour penser le ravage écologique.
https://www.terrestres.org/2019/09/11/le-leviathan-et-le-climat/