Mon mal vient de plus loin pose la question suivante : Qu'est-ce qu'être un homme aujourd'hui à l'aune de la redéfinition de l'égalité des sexes ?
Matthieu Ponchel
En coproduction avec Le Colombier, Le Théâtre de la représentation² présente
MON MAL VIENT DE PLUS LOIN
Écriture et mise en scène de Pierre-Marie Baudoin
Le texte sera édité chez esse que éditions à l'occasion de la création
Mon mal vient de plus loin pose la question suivante : Qu’est-ce qu’être un homme aujourd’hui à l’aune de la redéfinition de l’égalité des sexes ? De nos jours, la société fait face à une redéfinition passionnante et nécessaire de la masculinité. Alors que les normes traditionnelles ont longtemps dicté les comportements masculins, de plus en plus d’individus et de communautés s’engagent dans une démarche d’ouverture cherchant à déconstruire les stéréotypes de genre restrictifs.
L’un des principaux enjeux de cette redéfinition est de remettre en question la notion de domination masculine. La société a longtemps valorisé l’idée que les hommes devaient être dominants, compétitifs et en contrôle. Cela a contribué à l’oppression des femmes et à la perpétuation des inégalités de genre. En embrassant une vision de la masculinité qui prône l’égalité des sexes, les hommes peuvent jouer un rôle actif dans la lutte contre le sexisme et le patriarcat. Ils peuvent devenir de véritables alliés dans la promotion de l’égalité, en remettant en question les privilèges masculins et en travaillant main dans la main avec les femmes pour créer un monde plus juste et inclusif. Cette pièce de théâtre s’emploie à décortiquer les différentes injonctions à performer en toute puissance une virilité assumée. Cette redéfinition passe par une déconstruction de ce mythe tenace : un homme se définit aujourd’hui par son écart face à la norme virile et cela peut-être une libération.
Apprendre à porter un masque est la première leçon de la masculinité. Notre spectacle a pour objectif de dévoiler ce qui se cache derrière et de révéler les êtres contraints de le porter pour être acceptés par la société.
Note dramaturgique / Pierre-Marie Baudoin
Comment s’épanouir dans son genre lorsqu’on est un homme et que l’on hérite d’un lourd passé patriarcal ? « Il y a une prise de conscience grandissante des stéréotypes sexués et de leur dimension aliénante», observe Olivia Gazalé, autrice du Mythe de la virilité (Robert Laffont, 2017). Pour l’essayiste, si l’idéal viril a assis la domination des femmes, il constitue aussi un « piège » pour les hommes, les enfermant dans des injonctions coercitives qui font le lit de comportements nocifs. Avec cette pièce, ce que je cherche à mettre au jour c’est ce qu’un discours réactionnaire sur l’égalité entre les hommes et les femmes peut saper de l’ élan salvateur qui prend forme depuis quelques années. La libération de la parole des femmes, la dénonciation dans l’espace public de leur trop longue domination par les hommes et enfin leur nécessaire émancipation doivent selon moi s’accompagner d’un réel sursaut des hommes. Cela peut passer par la critique politique et rhétorique de la volonté de certains hommes de susciter de la pitié à leur endroit en justifiant dans le même temps leur violence contre les femmes et en discréditant le projet de l’égalité des sexes.
Mon mal vient de plus loin cherche méthodiquement à déconstruire le mythe de la virilité à travers des exemples patents de la vie des deux protagonistes.
La pièce est fragmentaire sous-tendue par un continuum de témoignages.
Ces entretiens ont été réalisés auprès d’hommes de différentes générations, de professions et de milieux sociaux différents sur un même territoire. Ces paroles d’hommes récoltées autour de la question de la violence, de la sexualité et du rapport au couple hétéro sexuel viennent mettre en perspective la conversation de deux hommes qui s’emploient à écrire ensemble un spectacle pour dénoncer les influenceurs masculinistes sur internet. En marge de cette construction, ils livrent leurs pensées intérieures et interrogent leur histoire personnelle et intime d’homme. Tout cela est mis à mal par la présence centrale d’une femme : Shehrazad qui fait exploser le discours féministe des hommes en l’exposant à l’épreuve du plateau.