Adaptation, mise en scène, jeu Simon Pitaqaj - librement inspiré de "l’Adolescent" de Dostoïevski
S_pectacle jeunesse de 10 à 16 ans_
Résidence territoriale artistique et culturelle en milieu scolaire, en partenariat avec le Lycée Eugène Hénaff (Bagnolet)
Librement inspiré de l’Adolescent de Dostoïevski
Adaptation, mise en scène, jeu Simon Pitaqaj
Le Prince est le récit de vie personnel du jeune Arkadi Dolgorouki. Enfant illégitime, placé dans un pensionnat où il reçoit une éducation d’élite, il prend très tôt conscience de son statut de « bâtard » qui lui vaut d’être maltraité par ses camarades et enseignants. Une idée émerge alors au fond de lui : pour faire valoir sa place, il doit devenir riche et aussi puissant que son père. Arkadi nous raconte ses tourments, ses multiples questions, ses quêtes et ses sentiments.
Seul en scène, Simon Pitaqaj en offre une interprétation scénique qui réinterroge, à l’aune des problématiques actuelles, le destin des enfants placés dans des internats religieux. Il lie à l’histoire d’Arkadi le destin similaire du jeune Moussa à notre époque.
Cette création fait écho au travail mené par Simon Pitaqaj depuis quelques années avec « les papas sont-ils courageux ? » (un groupe d’écriture formé de pères à Corbeil-Essonnes). Le chemin que parcourt Arkadi questionne l’amour paternel, si peu montré ou extériorisé, en mettant en parallèle le parcours d’un jeune Malien, Moussa, du quartier des Tarterêts et le texte de Dostoïevski.
NOTE D’INTENTION / SIMON PITAQAJ
L’essence de cette création repose sur mon obsession au bout d’une quête, celle d’un personnage que je sens récurrent dans la bibliographie de Fédor Dostoïevski. Tout commence avec les Carnets du sous-sol écrits en 1864 : « L’homme du sous- sol », et se poursuit avec « l’homme ridicule » du Rêve d’un homme ridicule (1878). Ces deux hommes n’ont pas de nom, et leurs histoires se déroulent à vingt ans d’écart. Le premier a quarante ans, le second, soixante. Selon moi, les deux personnages ne font en réalité qu’un, et c’est d’ailleurs pour cela que dans mon adaptation du Rêve d’un homme ridicule le protagoniste est toujours dans son sous-sol. On ne connaît rien ou très peu de l’enfance et de l’adolescence de ce personnage récurrent. Cela m’a toujours obsédé ! Tout au long des créations de ces deux pièces, je me suis demandé quelle enfance avait-il eu pour devenir ce qu’il est ?! Quel est son prénom, son nom ? Avait-il une mère, un père, une sœur ou un frère ? Etait-il orphelin ? Allait-t-il à l’école ? Inconsciemment, dans le spectacle L’Homme du sous-sol, j’avais considéré mon personnage comme orphelin : « J’ai jamais pu dire pardon papa, je ne ferai plus ». Cette phrase m’a toujours interrogé ! Tout cela m’a tourmenté jusqu’à ce que je lise cet autre texte de Dostoïevski, l’Adolescent : se dessinent alors devant moi l’enfance et l’adolescence de cet homme ridicule du sous-sol, car pour moi le Prince Arkadi Dolgorouki a tous les traits de caractère du personnage que j’avais mis en scène jusque-là.
Mais fouiller son enfance n’était pas suffisant, il m’a semblé nécessaire de m’interroger sur sa filiation et notamment ce lien avec son, ou plutôt, ses pères. Qui sont-ils : légitime, illégitime ? Qui est sa mère ? Mon personnage était jusque-là orphelin, C’est l’Adolescent qui me donne la réponse : le Prince Arkadi a deux pères mais aucun des deux n’a voulu s’occuper de lui. Il n’a reçu aucune forme d’amour. C’est « pour son bien » que les deux pères ont préféré le mettre dans un pensionnat français à l’âge de 7 ans. C’est une enfance solitaire, enfermé sur lui-même, que vit Arkadi, qui interroge la raison même de son placement par ses pères. Était-ce vraiment pour son bien ou pour celui de ses parents ?
http://lecolombier-langaja.com/programmation/2021-2022/le-prince/
Adaptation, mise en scène, jeu : Simon Pitaqaj
Collaboration dramaturgie : Jean-Baptiste Evette
Collaboration à la mise en scène - Direction d’acteur : Redjep Mitrovitsa
Création lumières : Flore Marvaud
Création sonore : Arnaud Delannoy
Décors et accessoires : Julie Bossard
Régie lumière : Cédric Lasne
Photographie : Joseph Levadoux
Stagiaire assistant mise en scène : Paul Dussauze
MARDI 19 OCTOBRE - RENCONTRE
Avec Simon Pitaqaj et l'équipe de création
À l'issue de la représentation